MASENKO. DUEL À MORT

Sur la lune, car elle est aussi inhabitable que
la terre, et que ses villes en particulier.

Didascalie d'ouverture

Masenko c’est une écriture de plateau, une pièce de sang et sueur pour quatre acteurs.

Masenko c’est d’abord être accueilli par les acteurs à un buffet. Boire et manger pour se rencontrer lors de cette attente mise en spectacle et être ensemble, partager le plaisir d’être invité. Se préparer à recevoir le spectacle qui va avoir lieu.

Masenko c’est un hôte, un maître de cérémonie étrange qui nous promet un spectacle très spécial, une succession de moments sensationnels assurés par trois comédiens. Il nous invite à rejoindre l’arène, un espace bifrontal, où nous sommes ensemble à voir, à nous voir.

Masenko c’est un spectacle très sérieux, un show où le combat, le duel et la provocation sont aux centre de l’arène. C’est un jeu sur les codes issus de notre imaginaire collectif, du western au film de cape et d’épée, avec des armes à feu et des morts spectaculaires.

Masenko au fil des combats dans l’arène, devient un huis clos au sein duquel l’imprévu ne tarde pas à surgir. Le spectacle préparé se désagrège peu à peu, malgré les tentatives du maître de cérémonie et des comédiens pour garder l’attention du public et aller au bout de ce qui est prévu.

Masenko devient incontrôlable, et les acteurs en viennent à remettre en question l’ordre établi et les codes du spectacle, ainsi que leur propre rôle dans cette soirée. Tour à tour, à travers différents textes et situations d’insoumission, un nouveau langage apparaît : celui du débordement, poétique, empreint de désir et de colère.

Masenko devient alors des poèmes d’Henri Michaux, à la langue acerbe, insoumise, aux images absolues et détonantes. Masenko devient aussi des fragments de textes de Bertolt Brecht, incisifs et provocateurs, duel à l’autre et à soi même. Masenko c’est encore des écrits d’Arthur Rimbaud, qui dans sa lettre à Verlaine fait du désespoir amoureux une arme qui anéantit tout. Des textes qui percutent et retentissent de vitalité, d’énergie sauvage, d’irrévérence.

Masenko est un mouvement théâtral qui nous amène jusqu’à la mort d’un des comédiens. Ce bouleversement du présent fait surgir d’autres enjeux. La scène devient alors un lieu symbolique, de plus en plus abstrait devant nos yeux, un espace-temps distendu entre réel et fiction. Les corps, à travers l’expression chorégraphique et la ritualisation gestuelle, se dressent face aux mots pour nous parler de la trace du comédien au-delà de sa mort scénique ainsi que de nos propres morts. Ce trouble est la ligne de force de Masenko, ligne qui porte inexorablement les comédiens au-delà de leur propre mort : l’inévitable fin du spectacle.

Assistante à la mise en scène // Matthieu Luro en collaboration artistique avec Sarah Clauzet
Textes // Bertolt Brecht, Hanokh Levin, Henri Michaux, Freddie Mercury, Henrik Nordbrandt, Arthur Rimbaud & William Shakespeare
Costumes et maquillages // Sophie d’Urso & Estelle Magaud

• Gabriel Haon
• Jonathan Harscoët
• Estelle Magaud
• Romain Martinez

« Vous avez planté le Far West. J’accepte le Far West. Vous m’avez retiré la peau,
rien que pour le plaisir. Ne croyez pas remplacer quoi que ce soit avec une nouvelle peau.
Avec vous je veux faire table rase. Œil pour œil, dent pour dent. »

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